Renforcer notre confiance par rapport à nos enfants (en nous et en eux)

Dans cet article, je ne vais pas vous faire de théorie, je vais uniquement vous raconter 2 expériences personnelles qui m’ont marquée, et qui ont largement contribué à renforcer ma confiance par rapport à mes enfants ! La première a renforcé ma confiance en moi et la deuxième a renforcé ma confiance en eux (en leurs capacités).

En espérant que ce partage vous aide dans vos propres choix par rapport à vos enfants 😊

Pour la suite, je vais vous préciser que mon fils aîné s’appelle Eloi et ma fille Elana. (Bien que je vais surtout vous parler d’Eloi dans cet article, Elana peut quand même avoir une place, non ? 😉)

1- Eloi et l’orthophoniste (confiance en moi)

Eloi ne parle pas

A 3 ans Eloi ne parlait pas encore. Il arrivait quand même à très bien exprimer ce qu’il voulait – et à comprendre ce qu’on lui disait. Cependant, cela semblait inquiéter ma belle-mère et, effectivement, je voyais bien que les autres enfants de son âge disaient déjà plusieurs mots, voir parlaient. Donc nous avons décidé de l’emmener voir un orthophoniste.

Il a principalement vérifié qu’il n’avait pas de problème d’ouïe ou autre chose (je ne sais pas quoi). Tout allait bien, ouf ! Nous avons quand même continué à aller le voir pour vérifier que ça évoluait bien.

Le problème ne se situe pas là.

« Il faudrait le mettre à l’école »

Le problème c’est que l’orthophoniste a commencé à me parler de l’école. Et j’ai dû lui dire qu’il n’y allait pas. Et c’est là que les difficultés ont commencé.

Parce que Eloi ne parlait pas, mais en plus il n’était pas très à l’aise face aux autres. Entendez par là qu’il ne leur sautait pas au cou dès qu’il rencontrait des gens et qu’il lui fallait quelques heures pour commencer à aller les voir (y compris les personnes de la famille, qu’il connaissait – il restait à côté de moi).

Du coup l’orthophoniste m’a fortement conseillée de le mettre à l’école pour qu’il rencontre d’autres enfants et le « stimuler » un peu !

Ce que moi je sens

Sauf que : j’ai moi-même été une enfant très timide (je pense même que moi, il me fallait plus de quelques heures pour être à l’aise en face d’autres personnes !) et je me reconnaissais un peu en lui. Donc pour moi le mettre à l’école ça pouvait soit :

  • effectivement le stimuler
  • ou alors carrément le bloquer complètement !

Et je sentais au plus profondément de moi que la 2ème proposition était plus juste pour Eloi. (Parce que moi, à sa place, ça m’aurait complètement bloquée ! Et ce n’est pas grâce à l’école que j’ai dépassé ma timidité – mais ça, c’est une autre histoire 😉)

Du coup, j’ai tenu bon et je l’ai gardé à la maison. Et pendant 1 an, j’ai entendu à chaque séance (j’en avais 2 par semaine) que ce serait quand même bien de le mettre à l’école. Sans pression hein, mais rien que d’entendre ça à chaque fois, ça questionne et on se demande si on fait le bon choix.

Est-ce que je ne suis pas en train de ruiner la vie de mon fils ?!!

J’ai choisi de ne plus répondre à force et de rester connectée à mon ressenti (même quand d’autres personnes me parlaient aussi de le mettre à l’école – parce que tous les autres s’inquiétaient aussi, bien sûr). C’était une toute petite flamme au fond de moi, mais j’y suis restée connectée.

J’avais raison !

Et au bout d’1 an, mon fils a commencé à s’ouvrir. (Il s’est mis à parler avant, je vous rassure). Il avait plus facilement des interactions avec les autres, y compris l’orthophoniste. Parce que jusque là, il ne lui parlait pas vraiment pendant les séances 😜 !

L’orthophoniste m’a même dit quelques temps plus tard que c’était l’enfant qui avait le plus progressé en parlant le moins chez lui ! (En gros, que les séances n’avaient pas servi à grand chose quoi 😉 – ça, c’est ce que moi je me suis dit !) Il était même surpris qu’il n’ait aucun défaut de langage alors qu’il s’est mis à parler tard ! Comme quoi !

Il s’est donc mis à très bien parler (au point de « saouler » Olivier le matin au petit déjeuner 😂), à être plus à l’aise avec les autres, à interagir plus. A être plus ouvert. Bien sûr, il lui faut toujours un temps d’adaptation mais on ne peut pas tous être des extravertis ! Le plus étonnant c’est quand je l’ai vu aller faire des câlins au conjoint de ma sœur ! (A l’époque, on le connaissait depuis quelques mois à peine.) On était tous un peu surpris !

C’est là que je me suis dis que « j’avais raison » !!

J’avais eu raison de suivre mon instinct, ma « petite flamme » intérieure qui me disait de ne pas le mettre à l’école.

Je ne dis pas que si je l’avais mis ça n’aurait pas eu le même résultat. Cependant, d’après ce que les autres me disaient, ne pas le mettre à l’école ça allait être la catastrophe pour lui. Donc je ne sais pas ce qui ce serait vraiment passé si j’avais fait un autre choix. Ce que je sais c’est que le choix que j’ai fait a eu un très bon résultat !

Je me sens fière et forte

Et je suis tellement fière de moi d’avoir suivi ce que je voulais faire ! De ne pas avoir cédé à la pression. Et que tout le monde ait pu confirmer que finalement, Eloi allait bien, même sans aller à l’école. J’ai fais confiance à mon ressenti, à ce que je percevais de mon enfant, et ça a payé ! Je n’ai pas lâché, même quand j’étais en plein doute et sous pression.

J’ai été profondément heureuse, soulagée, touchée quand j’ai vu ces changements chez mon fils, et que les autres les ont vus aussi. (D’ailleurs, je me rends compte que plus personne ne me parle de le mettre à l’école maintenant !)

Franchement, j’ai encore des tremblements de partout et des larmes aux yeux quand je repense à ce moment où j’ai réalisé que j’avais eu raison de tenir ! Je les ai en écrivant ces lignes. Tellement je me suis sentie heureuse (de ne pas avoir gâché sa vie !), soulagée, forte.

C’est honnêtement l’un des moments les plus forts de ma vie.

Se faire confiance dans l’éducation de nos enfants

Tout cela a grandement contribué à renforcer ma confiance en moi par rapport à mes enfants. Oui, on peut apprendre des trucs dans les livres, dans différentes méthodes, mais cela ne remplacera jamais ce que vous ressentez qui est le mieux pour votre enfant !

Et ce n’est pas forcément de ne pas les mettre à l’école ! Je connais au moins 2 familles qui y ont mis leur enfant parce qu’elles avaient observé qu’il avait un fort besoin d’activités et de relations sociales. Et en testant elles ont vu que l’école leur convenait très bien. Parfait pour elles !

C’est donc à vous de sentir ce qui est le mieux pour votre enfant. Parce que la vérité c’est que vous êtes le mieux placé pour le savoir. Vous pouvez demander des conseils aux autres, les écouter, lire des livres, mais au final, c’est vous qui savez ! Les autres, les livres, ne vivent pas avec votre enfant. Il faut juste vous fier à votre intuition.

Au début ce n’est pas facile, mais à force de le faire et voir que ça a des résultats positifs, votre confiance va se renforcer.

Moi, maintenant, je me sens beaucoup plus forte vis à vis de ce que me disent les autres concernant mes enfants et je m’en soucie beaucoup moins.

2- L’IEF et les apprentissages (confiance en mes enfants)

Mon deuxième témoignage concerne plus spécifiquement les apprentissages. Parce que quand on ne met pas ses enfants à l’école, comme nous, les 2 grandes interrogations/craintes concernent la sociabilité et les apprentissages. (Pour moi en tout cas !)

Le unschooling (apprentissages informels)

Moi je ne suis pas une grande stressée des apprentissages, et comme l’instruction n’est pas obligatoire avant 6 ans (jusqu’à maintenant – 2019 – en tout cas), je ne fais pratiquement rien actuellement pour leur apprendre quoi que ce soit.

Un peu de théorie avant d’aller plus loin. En fait, dans l’IEF il y a 3 grandes façons de faire :

  1. les cours par correspondance (apprentissages formels, comme à l’école)
  2. le unschooling (apprentissages informels)
  3. le mixte entre les 2

Le unschooling ça consiste a ne pas du tout donner de cours aux enfants et à les laisser apprendre par leurs propres moyens. Ce qui inclut bien sûr poser des questions aux parents, voir demander à avoir des « cours » sur un sujet. Et dans ce cas on est disponible. Mais ce sont des demandes qui viennent des enfants.

Et c’est ce que l’on pratique en ce moment. Surtout, comme je l’ai dit plus haut, parce que pour l’instant l’instruction n’est pas obligatoire pour nous. Parce que, en fait, je suis un peu sceptique sur le fait que les enfants ont envie d’apprendre par eux-mêmes. Et puissent le faire surtout ! Donc je pensais revenir à des cours plus formels à partir de 6 ans. Enfin, c’est ce que je pensais à l’époque. 😉

Comparaison avec un enfant de son âge

Là, il faut savoir que le cousin d’Eloi est né 11 jours après lui, autant dire qu’ils ont le même âge. Et ce qui est bien du coup c’est qu’on peut comparer leurs évolutions respectives. Je vous l’accorde, pour certains points la comparaison ce n’est vraiment pas top – comme l’âge auquel ils parlent par exemple 😜 – mais sur le point des apprentissages je trouve ça bien. Parce que je ne sais pas vraiment à quel niveau devrait en être mon fils. Donc en comparant avec son cousin qui va à l’école, c’est chouette pour moi. Ça me rassure.

Parce que je peux voir du coup que, sans que je fasse grand chose, il en est pratiquement au même point !

L’avis de l’orthophoniste

Je le sais aussi grâce à l’orthophoniste, chez qui on va encore une fois par mois. Il ne me parle plus de l’école mais il s’inquiète maintenant de ses apprentissages et il me confirme qu’Eloi (et Elana parce qu’elle vient avec nous) n’est pas du tout en retard. L’autre fois il a même été très surpris quand je lui ai dis qu’il reconnaissait toutes les lettres sans problème ! (ça m’a fait sourire intérieurement quand il a vérifié en lui montrant des voyelles écrites séparément sur un cahier spécial d’exercices. En fait sur un livre normal, dans un mot, il les aurait reconnues pareil !)

Ils apprennent tous seuls !

J’ai été moi-même surprise de plusieurs choses précises qu’il savait faire, sans qu’on lui ai « appris » :

  • le jour où je l’ai entendu compter tout seul jusqu’à 13 ! (alors que je ne me souvenais pas d’avoir jamais dépassé le 10 avec lui)
  • quand je l’ai vu colorier quasiment sans dépasser vers ses 4 ans (alors qu’il n’avait pratiquement jamais colorié avant)
  • quand il m’a fait un dessin de sa peluche chauve-souris à Noël. Je ne l’avais jamais vu dessiner avant et elle était vraiment bien faite !
  • quand je vois Elana qui, à 2 ans, découpe super bien. Et qu’à 3 ans, elle suit même une forme compliquée (pas un carré ni un rond, quoi)

Ce sont les moments précis qui me viennent en tête mais il y a d’autres choses bien sûr.

Ça renforce ma confiance en eux

Tout ça me montre – me prouve – que les enfants sont capables d’apprendre tout seuls quand ils sont prêts et qu’ils apprennent pleins de choses simplement en nous regardant et en nous écoutant. (D’ailleurs maintenant, quand je compte quelque chose je compte tout haut, comme ça je sais qu’ils vont apprendre à compter naturellement.)

Regardez à quoi ils jouent tout seuls 😄 ! (ce sont les Alphas, une méthode pour apprendre à lire).
Le plus sympa, c’est quand j’entends mon fils expliquer à ma fille quel son fait quel Alpha ! C’est top !!

Ça renforce ma confiance en eux : effectivement, ils sont capables d’apprendre tout seuls et ils ont envie !! (Je me répète hein ?! C’est parce que j’étais vraiment sceptique au départ.)

Et ça renforce aussi ma confiance en moi parce que : je suis capable de les laisser apprendre tout seuls !

Bon, j’avoue que l’année prochaine, avec la première inspection, je ne sais pas trop ce que je vais faire. Ce dont je suis sûre c’est que je suis maintenant convaincue que les apprentissages informels, oui, ça marche ! Parce que j’ai osé tester et j’ai vu les résultats concrets avec mes enfants. Donc je vais sûrement les garder en grande partie, parce que je trouve ça génial et que ça me correspond bien. Je vais juste les adapter un peu je pense pour prendre soin de mes angoisses (de l’inspection 😉). Ou bien ma confiance aura tellement augmenté que je laisserais comme ça ! On verra bien.

Attention !

Je dis que mes enfants sont au même niveau que les autres enfants de leur âge (et c’est vrai !) mais le principe du unschooling, c’est vraiment de les laisser avancer à leur rythme. Donc, sur le principe, s’ils étaient moins avancés dans un domaine, ce ne serait pas grave. Il y a pleins d’exemples d’enfants qui n’ont appris à lire que vers 10-12 ans, voir même plus tard. Donc ce n’est vraiment pas un problème en soi !

Le fait est que moi, je n’étais pas super rassurée. Et puis, comme je l’ai dit au début, j’étais sceptique. Donc le fait qu’ils en soient au même point que les enfants de leur âge me rassure grandement. Et, je le redis, ça renforce ma confiance. Du coup je me sens de plus en plus à l’aise de parler dans ce mode d’instruction là. Tout comme en parler aux autres. Et aussi maintenant de les laisser être un peu « en retard » !

Mais si votre enfant n’en n’est pas au même point que les autres, ce n’est pas un drame. Peut-être que vous avez déjà totalement confiance dans cette méthode, ou que vous avez observé d’autres choses qui renforcent votre confiance et qui vous permettent de continuer.

Ne vous basez pas sur moi pour vous dire que « ça doit se passer comme ça ». Faites vos propres expériences ! Cette expérience là est bonne pour moi, pas forcément pour vous.

Et puis je ne dis pas que le unschooling, c’est la meilleure méthode. Tout est bon, du moment que vous sentez que ça vous convient, à vous et à votre enfant ! Rappelez-vous que la personne la mieux placée pour le savoir, c’est vous !

Conclusion

Ce que je peux vous dire en conclusion de cet article (et dont j’ai pris conscience en l’écrivant) c’est que la confiance est importante dans votre relation avec vos enfants. Mais surtout que celle-ci vient en osant tester ce qu’on sent/ce qui nous attire !

C’est parce que j’ai osé suivre mon instinct, lui faire confiance, dans mon histoire avec l’orthophoniste, que j’ai vu qu’il était juste ! Et que ça a renforcé ma confiance dans ce que je ressentais. Je me pose beaucoup moins de questions maintenant.

C’est parce que j’ai osé laisser leur liberté à mes enfants, sans les stresser avec des « cours », que j’ai pu observer qu’ils apprenaient très bien tout seuls ! Et que maintenant je suis convaincue qu’il n’y a qu’à les accompagner.

Donc si vous sentez que quelque chose est bien pour votre enfant, pourquoi ne pas essayer ? Votre enfant apprendra de toute façon quelque chose, et vous aussi. Et au pire, vous pouvez toujours changer ! Pour l’école par exemple, il est toujours possible d’enlever (ou de mettre) son enfant quand on veut. Et au mieux, cela renforcera votre confiance que vous savez ce qui est bon pour votre enfant, que vous êtes un bon parent (même si on fait toujours des erreurs, moi la première), et vous serez stupéfaits de voir ce que vos enfants sont capables de faire quand vous leur faites confiance !

Ça vaut le coup d’essayer, non ?! 😉

Moi je trouve que oui, même si, je peux en témoigner, vous risquez de passer par des moments assez inconfortables.

Cet article participe à l’événement “La confiance en soi » du blog les-enfants-avenir.com. J’aime beaucoup ce blog dont le thème est justement l’IEF et je vous conseille d’aller faire un tour sur cet article pour en savoir plus pour débuter. Mais franchement, tous les articles sont vraiment bien !

Et vous, avez-vous vécu des expériences avec vos enfants qui ont renforcé votre confiance en vous et/ou en eux ? Qu’est-ce que vous aimeriez faire avec/pour eux que vous n’osez pas encore (à cause du regard des autres, par manque de confiance, …) ? Dites le nous dans les commentaires !

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