Planter des bambous – Défi #14
En vidéo, présentation de notre « futur » massif de bambous (et de ce qu’il faut savoir pour en installer un 😉 ). Article détaillé juste après !
Un petit mot de Sarah : Je ne suis pas d’accord avec tout ce que raconte Olivier plus bas, mais je suis heureuse de voir son point de vue (oui, c’est moi qui recopie l’article sur le blog !). Je prends vraiment conscience de l’importance des végétaux pour Olivier, parce que vous allez voir qu’ils compare quasiment prendre soin des bambous avec le fait de prendre soin d’un animal ! Pour moi, ça n’a rien à voir, mais je comprends mieux maintenant le rapport d’Olivier avec les végétaux – même si j’ai toujours su qu’il était passionné par ça. Donc c’est intéressant pour moi de recopier ça aujourd’hui parce que : 1/ ça me fait avancer en tant que personne à comprendre d’autres points de vu et surtout 2/ mieux comprendre mon mari !
Et j’avais envie de vous partager ça parce que je suis vraiment touchée de prendre conscience de ce rapport qu’à Olivier avec les végétaux et émue et encore plus amoureuse de lui. Je me sens particulièrement chanceuse aujourd’hui d’avoir épousée un homme comme ça et pleine de gratitude d’avoir lancé ce blog qui me permet de vivre ça et de comprendre plus profondément comment il fonctionne ! (et me sentir plus proche de lui 🙂 )
Donc merci à vous aussi (puisque à l’origine j’écris ce blog pour vous). Et si vous pouvez retenir quelque chose de ça, c’est : prenez le temps de comprendre en profondeur pourquoi les gens que vous aimez, aiment ce qu’ils aiment ! La preuve : il se cache de belles choses derrière 😀 .
Sur ce, revenons au thème du jour ! – Article écrit par Olivier donc 😉
Les bambous
Découverte – Amour
Ahh, c’est une vieille histoire d’amour entre lui et moi.
Elle date de ma découverte, petit, de la plante lors de vacances d’été à la Bambouseraie d’Anduze. Là, la magie du site me revient en mémoire. Tôt le matin, dans la brume, avant les grosses chaleurs, on avance dans une magnifique forêt de bambous géants. Botaniquement, c’est en fait une prairie de graminées de très grande taille ! 😉
Ça m’a tellement plu, qu’en fin de visite mes parents m’achètent un pied de bambou géant à la pépinière du site. Un Phyllostachys viridis sulfurea. 14-18m de hauteur en pays d’origine (la Chine) et des cannes jusqu’à 10cm de diamètre.
On l’a donc planté au retour dans le jardin de lotissement de 600m2 de chez mes parents.
Déception
Et là, en quelques années, devinez ce qu’il se passe ? Rien !!
Pas d’invasion, d’envahissement, rien qu’une petite touffe de bambous compacte, basse et jaunâtre. Pas de magie tropicale, d’exotisme, de moindre notion de parc japonisant avec des bambous. (J’étais alors en bac pro puis BTS Aménagement paysager)
Sur le coup, grosse déception !
Conscience
Avec le recul, j’ai beaucoup de soulagement que ce bambou géant n’ait pas poussé car ainsi, 15 ans après sa plantation, j’ai pu l’arracher à la main avec mon père en 1/2 journée pour l’emmener chez moi. Et surtout j’ai compris que planter une plante (ou élever un animal), lorsque les conditions de vie ne sont pas optimales, ce n’est vraiment pas satisfaisant pour soi.
Chez mes parents, la terre du jardin de lotissement est minérale, dure, morte et les précipitations annuelles sur le bassin de Rennes ne dépassent pas 650mm d’eau par an. Alors que dans son pays d’origine, il y en a 1 200mm ! Le double ! Même à la bambouseraie d’Anduze ils irriguent leurs forêts.
Prenez-en soin !
Donc, si c’est pour avoir des bambous maigrichons, squelettiques, secs et jaunâtres dans un pauvre pot sur une terrasse surchauffée, je vous dis non !
Ils ne méritent d’être installés que dans de bonnes conditions de culture pour eux ! C’est à dire : un sol riche avec de l’humus, de l’eau en quantité tropicale et de la place pour qu’ils puissent exprimer toute leur puissance végétale, leur magie exotique, leur potentiel génétique.
Aujourd’hui, chez nous
Pour l’installation du massif de bambou qui vient de chez mes parents, j’ai acheté un rouleau de barrière anti-racines (ou stop rhizome) et je l’ai ensuite enterré à 60cm de profondeur dans une tranchée ouverte à la mini-pelle.
Pour l’eau, je leur réserve 1 cuve de 1000L rien que pour eux (= cuve de récupération de l’eau de pluie du toit).
Et pour le sol riche, c’est simple, je charge au maximum mon sol en broyat de branches (carbone), tonte (azote), cendre, adventices désherbées… (J’ai aussi semé du trèfle rouge mais ça n’a pas levé.) Un vrai compost quoi !
Ici, l’objectif est le développement complet et maximal des bambous dans l’enceinte que je leur ai attribuée. Ils ne poussent pas tous seuls, ils nécessitent un suivi les premières années de culture. Après, avec l’âge, ils gagnent en autonomie.
Utilisations possibles des bambous
Une fois qu’ils poussent vraiment bien, qu’ils battent des records de rapidité de croissance du monde végétal, qu’est-ce que j’en fais ?
D’abord, BRAVO, belle réussite pour ce magnifique massif de bambous géants !
Votre massif peut vous permettre de rêver, de vous échapper par son symbole orientale, peinture, poème, etc… Ici, ce sont les activités dites « intellectuelles ».
Ensuite viennent les activités physiques, productives :
- produire les cannes les plus longues, les plus droites et les plus grosses possible
- créer le maximum de biomasse (pour recréer un sol vivant)
- utiliser les bambous en complément d’un assainissement individuel conventionnel
- stabiliser un terrain en pente, éviter l’érosion
- utiliser les cannes pour faire des tuteurs dans votre potager
- tout ce qui concerne l’artisanat du bambou. Là je ne peux rien vous apprendre, renseignez-vous auprès des pros dans le domaine.
- une idée intéressante de Corentin et Elise est d’utiliser les bambous pour faire des yourtes
- et pourquoi pas, utiliser des cannes de bambous pour l’échafaudage de construction de la maison 😉
Un homme peut passer une vie sans viande mais il ne peut pas vivre un jour sans bambou.
Proverbe asiatique
Et vous, est-ce que vous avez des bambous chez vous ? Comment est-ce que vous vous en occupez ?